David Godest a deux passions prenantes : son entreprise Dolmen, fondée en 2011, et le triathlon qu'il pratique depuis 25 ans. En exclusivité pour Les Echos Entrepreneurs, il confie comment le sport lui permet d’être créatif. Ses meilleures idées lui viennent en courant, roulant ou nageant !
Sa journée commence immuablement, ou presque, par un footing d'une heure et demi dans la forêt de Brocéliande. Après cet effort quotidien, David Godest, adepte du triathlon longue distance depuis 25 ans, rejoint les bureaux de Dolmen, l'entreprise qu'il a fondée en 2011. Sa start-up édite une solution de marketing client local en SAAS au service des magasins physiques pour leur permettre de mieux connaître et communiquer avec leurs clients. En 6 ans, elle est passée de 2 à 80 personnes.
L'entrepreneur se consacre au sport 15 à 18 heures chaque semaine : « c’est un élément structurant dans ma vie professionnelle et personnelle. » D’ailleurs, le p-dg recrute plus volontiers des candidats qui ont une passion, « ce moteur dans le ventre qui fait qu’ils se lèvent le matin et qui les fait avancer. » Il certifie d'ailleurs que ces derniers ont plus souvent le profil de battants sur le plan professionnel. Pour assouvir sa passion, le début de journée démarre tous les jours très tôt. 5H30, son réveil sonne. La nuit a été courte, comme souvent d’ailleurs. 5H40, ses chaussures sont chaussées, sa lampe frontale allumée et sa montre connectée bippe : c’est parti pour 1h30 entre 4’40'' et 4'45” au kilomètre, au cœur de la forêt de Brocéliande. Une heure et demi de concentration sur le rythme de course, mais aussi et surtout sur son entreprise.
Se dépasser grâce au sport
La pratique du sport favorise le bien-être et a souvent permis à l’entrepreneur de résoudre un certain nombre de problèmes. David Godest en profite pour réfléchir aux sujets plus ou moins compliqués à traiter. « Ces moments de quiétude matinale sont en réalité parmi les meilleurs moments pour avoir des déclics : pas d'email, pas de SMS, pas d’interpellation d’un collaborateur. Seulement des endorphines et du plaisir pour réfléchir et crier parfois “Yes" seul au milieu de la nature ! » En courant, il vient d’avoir une bonne idée pour faire du buzz avec le nouveau produit lancé dans les prochaines semaines : écrire une tribune qui sera relayée dans de nombreux médias sur la déshumanisation du commerce avec le lancement d’Amazon Go. 19 km à la fraîche et une idée de com’ à mettre en oeuvre, la journée commence bien.
David Godest aime comparer le sport à l’entrepreneuriat : « Dans les deux cas, il faut se dépasser et trouver une façon de progresser. Je continue à améliorer mes performances d’année en année en essayant de courir plus longtemps, en adaptant ma nutrition ou mes cycles de sommeil. » Même chose en entreprise : son service étant arrivé à maturité, David Godest s'est fixé l'objectif de développer l'entreprise à l’échelle européenne. Déjà dotée d’une filiale à Barcelone, la start-up prévoit d’en ouvrir une autre en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne cette année.
Prendre du recul au quotidien
Sans son sport-passion, l'entrepreneur avoue qu'il aurait du mal à prendre du recul au quotidien. « Le sport, c’est la bouffée d’oxygène indispensable à mon équilibre et à celui de mon entreprise et de ma famille ». Pour en profiter au maximum, il a même initié sa femme et ses trois enfants au triathlon. Un bon moyen de passer du temps en famille et de partager des moments forts, lors de compétitions ou en phase d’entraînement. « Le week-end on part faire du vélo ou on va à la piscine. » Cet été, direction les Alpes en famille pour le triathlon longue distance de l’Alpe d’Huez pour David Godest et un petit triathlon chacun dans leur catégorie pour ses trois enfants de 7, 9 et 11 ans.
Pour l’entrepreneur, il est primordial de se créer des moments pour avoir le petit éclair qui lui permettra d’avoir toujours un temps d’avance : « les meilleures idées, c’est en faisant du sport que je les ai eues ! » C’est en courant dans la forêt qu’il a d’ailleurs pensé à développer sa solution sur mobile pour que ses clients puissent l’utiliser debout dans leurs magasins, en interaction avec leurs collaborateurs. Une idée qui lui a permis de faire décoller ses ventes ces quatre mois.
SOURCE : CHARLOTTE DE SAINTIGNON, LES ECHOS ENTREPRENEUR Le 06/05 à 10:00.