L'athlétisme est un des rares sports qui connait une vraie différence entre sa pratique outdoor et sa pratique indoor. Si l’on sait que la plupart des athlètes du circuit ont tendance à bouder les épreuves en salle, qui ont tendance notamment à être moins médiatisées, d'autres aiment cet univers différent. Mais quelles sont vraiment les différenciations et les spécificités entre le stade et la salle ? Décryptage.
Tout d’abord, l’athlétisme en salle exige des qualités spécifiques. L’anneau n’y mesure que 200 mètres (ndlr : 400 en plein air), ce qui limite les athlètes possédant une foulée ample. A la façon d’un vélodrome, les courbes sont surélevées et inclinées pour imiter les effets de la force centrifuge. Et en salle, les athlètes se rabattent après 150 mètres quand les athlètes peuvent courir en couloir jusqu’à 400 mètres en plein air.
C’est alors le temps du combat pour s’accaparer le couloir N°1 et faire le moins de chemin possible. Les entraîneurs utilisent alors la salle pour apprendre « à frotter ». Sur 800 et 1500 mètres, elle impose une prise de décision pour doubler, se placer ou se repositionner, bien plus qu’en plein air. Ceci n’exclut pas les mauvais coups (de coude, de pied) ou les chutes. Sur la ligne droite raccourcie à 60 mètres (il n’existe pas de 100 mètres en salle), les départs conditionnent tout. Tremplin pour la préparation estivale, l’avantage est bien entendu du côté de ceux qui produisent une mise en action exceptionnelle.
Les lancers, à l’exception du poids, sont évidemment exclus des compétitions en salle. En revanche, les sauts trouvent un climat propice aux performances, parce que non tributaires des conditions climatiques. Ainsi le record du monde de saut à la perche (6,16m) établi en salle par Renaud Lavillenie (athlète de l’année 2014, une première pour un Français) est supérieur de deux centimètres à celui réalisé en extérieur par l’Ukrainien Sergeï Bubka.